La confession de foi du Cap (2010)
Nous adhérons à la confession de Foi éditée dans l’Engagement du Cap. Ce document est l’émanation du Troisième Congrès de Lausanne, qui s’est déroulé au Cap en Afrique du Sud (16-25 octobre 2010) et qui a rassemblé 4200 responsables évangéliques de 198 pays.
La mission de Dieu découle de l’amour de Dieu. Notre mission, en tant que peuple de Dieu découle de notre amour pour Dieu et pour tous ceux que Dieu aime. L’évangélisation mondiale est le débordement de l’amour de Dieu pour nous et par nous. Nous affirmons la primauté de la grâce de Dieu et nous répondons par conséquent à cette grâce par la foi mise en évidence par l’obéissance de l’amour. Nous aimons parce que Dieu nous a aimés le premier et qu’il a envoyé son Fils pour expier nos péchés.
- L’amour de Dieu et l’amour du prochain constituent le premier et le plus grand commandement sur lequel reposent toute la loi et les prophètes. L’amour est l’accomplissement de la loi et c’est le premier fruit de l’Esprit qui soit nommé. L’amour est la preuve de notre nouvelle naissance, l’assurance que nous connaissons Dieu et la preuve que Dieu habite en nous. L’amour est le commandement nouveau du Christ, qui a dit à ses disciples que leur mission ne serait vue et ne serait crue que dans la mesure où ils obéiraient à ce commandement. L’amour chrétien les uns pour les autres est le mode par lequel le Dieu invisible, qui s’est rendu visible par l’Incarnation de son Fils, continue à se rendre visible au monde. L’amour a fait partie des premières choses que Paul a pratiquées et recommandées parmi les nouveaux croyants, l’amour accompagné de la foi et de l’espérance. Mais l’amour est le plus grand, parce que l’amour n’a pas de fin.
- Un tel amour n’est ni une preuve de faiblesse ni sentimental. L’amour de Dieu est fidèle, scellé par l’alliance, attentif, altruiste, sacrificiel, fort et saint. Puisque Dieu est amour, l’amour se répand dans tout son être et dans toutes ses actions, sa justice tout autant que sa compassion. L’amour de Dieu s’étend à toute sa création. Le commandement à aimer qui nous est donné est un commandement à aimer d’une manière qui reflète l’amour de Dieu dans toutes ces mêmes dimensions. Voilà ce que veut dire marcher dans la voie du Seigneur.
- Ainsi en formulant nos convictions et nos engagements en termes d’amour, nous relevons le défi biblique le plus fondamental et le plus exigeant de tous :
- Aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force et de toute notre pensée,
- Aimer notre prochain (y compris l’étranger et l’ennemi) comme nous-mêmes,
- Nous aimer les uns les autres comme Dieu nous a aimés dans le Christ
- Aimer le monde de l’amour de celui qui a donné son Fils unique pour que le monde puisse être sauvé par lui.
- Un tel amour est le don de Dieu déversé dans notre cœur, mais c’est aussi le commandement de Dieu qui attend l’obéissance de notre volonté. Un tel amour signifie que nous soyons semblables au Christ : fermes dans l’endurance, mais doux dans l’humilité ; tenaces pour résister au mal, mais tendres dans la compassion pour ceux qui souffrent ; courageux dans la souffrance et fidèles jusqu’à la mort. Le Christ a incarné cet amour sur la terre et c’est le Christ ressuscité en gloire qui l’évalue.
Nous affirmons qu’un amour biblique aussi complet devrait être l’identité caractéristique et la marque distinctive des disciples de Jésus. La prière et le commandement de Jésus nous incitent à aspirer à ce qu’il en soit de même pour nous. Malheureusement, nous confessons que trop souvent ce n’est pas le cas. Aussi nous nous engageons encore une fois à faire tous les efforts possibles pour vivre, penser, parler et nous comporter d’une manière qui exprime ce que veut dire marcher dans l’amour, l’amour de Dieu, l’amour les uns pour les autres et l’amour pour le monde.
Notre Dieu, celui que nous aimons, se révèle dans la Bible comme le seul Dieu éternel et vivant, qui gouverne toutes choses selon sa volonté souveraine et pour accomplir ses desseins de salut. Dans l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, Dieu seul est Créateur, Chef, Juge et Sauveur du monde. Ainsi, nous aimons Dieu, en le remerciant pour la place que nous avons dans la création, en nous soumettant à sa providence souveraine, en faisant confiance à sa justice et en le louant pour le salut qu’il a accompli pour nous.
- Nous aimons Dieu plus que tout autre. Nous avons reçu le commandement d’aimer et d’adorer le Dieu vivant et lui seul. Mais comme l’Israël de l’Ancien Testament, nous permettons à notre amour pour Dieu d’être frelaté en allant après les dieux de ce monde, les dieux des peuples qui nous entourent. Nous tombons dans le syncrétisme, séduits par de nombreuses idoles comme la cupidité, le pouvoir et le succès, servant Mammon plutôt que Dieu. Nous acceptons les idéologies politiques et économiques sans jugement critique biblique. Sous la pression du pluralisme religieux, nous sommes tentés de compromettre notre foi dans la singularité du Christ. Comme Israël, nous avons besoin d’entendre l’appel des prophètes et de Jésus lui-même qui nous invite à la repentance, à rejeter tout ce qui rivalise avec Dieu et à revenir vers un amour pour Dieu fait d’obéissance et une adoration de Dieu et de lui seul.
- Nous aimons Dieu, épris de passion pour sa gloire. Ce qui motive au plus haut point notre mission est identique à ce qui inspire la mission de Dieu lui-même : le seul Dieu vivant et vrai doit être connu et glorifié dans toute sa création. C’est le but suprême de Dieu et cela devrait faire notre plus grande joie.
Si Dieu désire que tout genou fléchisse devant Jésus et que toute langue le confesse, nous le devrions aussi. Nous devrions être « jaloux » (comme le dit parfois la Bible) pour l’honneur de son nom, souffrir quand il reste inconnu, être blessés quand il est méprisé, indignés quand il est blasphémé et, en tout temps, impatients et déterminés à voir lui rendre l’honneur et la gloire qui lui sont dus. La plus élevée de toutes les motivations missionnaires n’est ni l’obéissance au Grand Ordre de mission (aussi importante soit-elle), ni l’amour des perdus qui sont aliénés et qui périssent (aussi forte que soit cette incitation, en particulier quand nous pensons à la colère de Dieu), mais le zèle, un zèle brûlant et passionné, pour la gloire de Jésus-Christ. […] Face à ce but suprême de la mission chrétienne, toute motivation indigne s’étiole et meurt.
Notre plus grande souffrance devrait être que le Dieu vivant ne soit pas glorifié dans notre monde. Le Dieu vivant est nié dans l’athéisme agressif. Le seul vrai Dieu est remplacé ou déformé dans la pratique des religions du monde. Notre Seigneur Jésus-Christ est maltraité et dénaturé dans certaines cultures populaires. Et le visage de Dieu tel qu’il apparaît dans la révélation biblique est obscurci par le nominalisme chrétien, le syncrétisme et l’hypocrisie.
Aimer Dieu dans un monde qui le rejette ou le déforme demande un témoignage pour notre Dieu plein d’assurance mais aussi d’humilité, une défense de la vérité de l’Évangile du Christ, Fils de Dieu, robuste mais pleine de grâce et une confiance nourrie par la prière dans l’œuvre de son Esprit Saint qui condamne et convainc. Nous prenons à nouveau l’engagement de rendre un tel témoignage, parce que si nous prétendons aimer Dieu nous devons partager la priorité que Dieu a placée au plus haut niveau : que son nom et sa parole soient exaltés au-dessus de tout.
Par Jésus-Christ, le Fils de Dieu, et par lui seul qui est le chemin, la vérité et la vie, nous parvenons à connaître et à aimer Dieu comme un Père. Comme l’Esprit Saint en rend témoignage à notre esprit, nous sommes les enfants de Dieu, c’est pourquoi nous crions les paroles mêmes que Jésus a priées : « Abba, Père », et nous prions, comme Jésus nous l’a enseigné : « Notre Père ». Notre amour pour Jésus, prouvé par notre obéissance à ce qu’il dit, rencontre l’amour que le Père a pour nous quand le Père et le Fils font leur demeure en nous, dans le don et l’accueil mutuels de l’amour. Cette relation intime a de profondes racines bibliques.
- Nous aimons Dieu comme Père de son peuple. L’Israël de l’Ancien Testament connaissait Dieu comme Père, comme celui qui leur avait donné la vie, les avait portés et disciplinés, avait demandé leur obéissance, soupiré après leur amour et exercé un pardon plein de compassion et un amour durable et patient. Toutes ces caractéristiques restent vraies pour nous qui sommes, dans le Christ, le peuple de Dieu dans notre relation avec notre Dieu et Père.
- Nous aimons Dieu comme Père, lui qui a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour notre salut. Combien le Père nous a aimés, pour que nous puissions être appelés enfants de Dieu ! Que l’amour du Père est incommensurable, lui qui n’a pas épargné son Fils unique, mais l’a livré pour nous tous ! Son amour de Père dans le don du Fils s’est reflété dans l’amour altruiste du Fils. Il y avait dans l’œuvre d’expiation que le Père et le Fils ont accomplie à la croix, avec l’Esprit éternel, une complète harmonie de volontés. Le Père a aimé le monde et il a donné son Fils ; « le Fils de Dieu m’a aimé et s’est donné lui-même pour moi. » L’unité du Père et du Fils, que Jésus a confirmée ave tant de puissance, reçoit un écho dans la salutation que Paul répète le plus fréquemment : « grâce et paix ». « Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ. Le Christ s’est offert lui-même en sacrifice pour nous sauver de nos péchés… il a ainsi accompli la volonté de Dieu, notre Père, à qui soit la gloire pour l’éternité ! Amen. »
- Nous aimons Dieu comme le Père dont nous reflétons le caractère et à qui nous faisons confiance pour prendre soin de nous. Dans le Sermon sur la montagne, Jésus ne cesse de nous diriger vers notre Père céleste comme modèle ou centre de notre action. Étant fils de Dieu, nous devons être des artisans de paix. Nous devons faire des œuvres bonnes pour que notre Père en reçoive la louange. Nous devons aimer nos ennemis pour refléter l’amour paternel de Dieu. Nous devons pratiquer le don, la prière et le jeûne sous le seul regard du Père. Nous devons pardonner comme le Père nous a pardonnés. Nous ne devons pas nous inquiéter, mais faire confiance au Père qui pourvoira. Animés d’un tel comportement, fruit d’un caractère chrétien, nous accomplissons la volonté de notre Père céleste au sein du royaume de Dieu.
Nous confessons que nous avons souvent négligé la vérité de la paternité de Dieu et que nous nous sommes privés des richesses de notre relation avec lui. Nous prenons à nouveau l’engagement d’aller au Père par Jésus le Fils, pour recevoir et répondre à son amour paternel, vivre dans l’obéissance sous sa discipline paternelle, refléter son caractère paternel dans tout notre comportement et dans toutes nos attitudes, et nous confier dans sa providence paternelle quelle que soit la situation où il nous conduira.
Dieu a donné l’ordre à Israël d’aimer le SEIGNEUR Dieu d’une loyauté sans partage. Pour nous de même, aimer le Seigneur Jésus-Christ signifie que nous affirmons avec assurance que lui seul est Sauveur, Seigneur et Dieu. La Bible nous enseigne que Jésus a accompli les mêmes actes souverains que Dieu et lui seul. Christ est le créateur de l’univers, le maître de l’histoire, le juge de toutes les nations et le sauveur de tous ceux qui se tournent vers Dieu. Il partage l’identité de Dieu dans l’égalité et l’unité divine du Père, Fils et Esprit Saint. Tout comme Dieu a appelé Israël à l’aimer dans une foi, une obéissance et un témoignage de serviteur scellés par l’alliance, nous affirmons notre amour pour Jésus-Christ en lui faisant confiance, lui obéissant et en le faisant connaître.
- Nous faisons confiance au Christ. Nous croyons le témoignage des évangiles qui affirment que Jésus de Nazareth est le Messie, appelé et envoyé par Dieu pour accomplir la mission unique de l’Israël vétérotestamentaire : porter la bénédiction du salut de Dieu à toutes les nations, comme Dieu l’avait promis à Abraham.
- En Jésus, conçu par l’Esprit Saint et né de la vierge Marie, Dieu a revêtu notre chair humaine et vécu parmi nous, pleinement Dieu et pleinement homme.
- Pendant sa vie, Jésus a marché dans une fidélité et une obéissance parfaite à Dieu. Il a annoncé et enseigné le royaume de Dieu et s’est fait le modèle de la façon dont ses disciples doivent vivre sous le règne de Dieu.
- Dans son ministère et les miracles qu’il a accomplis, Jésus a annoncé et mis en évidence la victoire du royaume de Dieu sur le mal et les puissances mauvaises.
- Dans sa mort sur la croix, Jésus a pris sur lui, à notre place, notre péché, il en a supporté pleinement le prix, le châtiment et la honte, il a vaincu la mort et les puissances du mal, et il a accompli la réconciliation et la rédemption de toute la création.
- Dans sa résurrection corporelle, Jésus a été justifié et exalté par Dieu, il a achevé et mis en évidence la complète victoire de la croix et il est devenu le précurseur d’une humanité rachetée et d’une création restaurée.
- Depuis son ascension, Jésus règne en Seigneur sur toute l’histoire et toute la création.
- Lors de son retour, Jésus exécutera le jugement de Dieu, détruira Satan, le mal et la mort, et établira le règne universel de Dieu.
- Nous obéissons au Christ. Jésus nous appelle à devenir ses disciples, à prendre notre croix et à le suivre sur le chemin du renoncement à soi, du service et de l’obéissance. « Si vous m’aimez, gardez mes commandements, dit-il. Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je vous dis ? » Nous sommes appelés à vivre et à aimer comme le Christ a vécu et aimé. Professer le Christ tout en ignorant ses commandements est une folie dangereuse. Jésus nous avertit que nombre de ceux qui se revendiquent de son nom parce qu’ils exercent des ministères spectaculaires et miraculeux se retrouveront désavoués par lui comme des personnes qui commettent l’iniquité. Nous faisons attention aux avertissements du Christ car aucun de nous n’est à l’abri d’un danger d’une telle gravité.
- Nous proclamons le Christ. C’est dans le Christ seul que Dieu s’est pleinement et définitivement révélé, et c’est par l’intermédiaire du Christ seul que Dieu a accompli le salut du monde. Nous qui sommes ses disciples, nous nous inclinons donc aux pieds de Jésus de Nazareth pour lui dire avec Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » et avec Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu. » Sans l’avoir vu, nous l’aimons. Et nous nous réjouissons en espérance, en désirant ardemment le jour de son retour où nous le verrons tel qu’il est. Jusqu’à ce jour, nous nous unissons à Pierre et Jean et proclamons : « C’est en lui seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n’a jamais donné le nom d’aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés. »
Nous prenons à nouveau l’engagement de rendre témoignage de Jésus- Christ et de tout son enseignement, dans le monde entier, sachant que nous ne pouvons rendre un tel témoignage que si nous vivons nous-mêmes dans l’obéissance à son enseignement.
Nous aimons l’Esprit Saint dans l’unité de la Trinité, avec Dieu le Père et Dieu le Fils. Il est l’Esprit missionnaire envoyé par le Père missionnaire et le Fils missionnaire, insufflant vie et puissance dans l’Église missionnaire de Dieu. Nous aimons la présence de l’Esprit Saint et nous prions pour qu’elle soit avec nous parce que, sans le témoignage rendu au Christ par l’Esprit, notre propre témoignage est futile. Sans l’œuvre de l’Esprit pour convaincre, notre prédication est vaine. Sans la puissance, la direction et les dons de l’Esprit, notre mission n’est rien de plus qu’un effort humain. Et sans le fruit de l’Esprit, notre vie sans intérêt ne peut refléter la beauté de l’Évangile.
- Dans l’Ancien Testament, nous voyons l’Esprit de Dieu agir dans la création, dans des œuvres de libération et de justice, ainsi que pour remplir et habiliter des personnes pour toutes sortes de services. Les prophètes, remplis de l’Esprit, attendaient la venue du roi serviteur, dont la personne et l’œuvre seraient revêtues de l’Esprit de Dieu. Les prophètes attendaient aussi l’âge à venir qui serait marqué par l’effusion de son Esprit apportant, au peuple de Dieu, jeunes et vieux, hommes et femmes, la vie nouvelle, une obéissance renouvelée et les dons prophétiques.
- À la Pentecôte, Dieu a répandu son Esprit Saint comme l’avaient promis les prophètes et Jésus. L’Esprit qui sanctifie produit son fruit dans la vie des croyants et la première description de ce fruit est toujours l’amour. L’Esprit remplit l’Église de ses dons. Nous aspirons à les recevoir parce qu’ils constituent l’équipement indispensable pour le service chrétien. L’Esprit remplit l’Église de sa puissance pour la mission et pour un large éventail d’œuvres de service. L’Esprit nous rend capables de proclamer l’Évangile, de le mettre en évidence, de discerner la vérité, de prier avec efficacité et de prévaloir sur les forces des ténèbres. L’Esprit inspire et accompagne notre adoration. L’Esprit renforce et réconforte les disciples qui sont persécutés ou qui doivent répondre de leur témoignage au Christ.
- Notre engagement dans la mission est donc vain et stérile sans la présence, la direction et la puissance de l’Esprit Saint. C’est vrai de la mission dans toutes ses dimensions : évangéliser, témoigner de la vérité, former des disciples, œuvrer en faveur de la paix, s’engager socialement, agir pour une transformation éthique, prendre soin de la création, vaincre les puissances du mal, chasser des esprits démoniaques, guérir les malades, souffrir et persévérer sous la persécution. Tout ce que nous faisons au nom du Christ doit tirer sa puissance de l’Esprit Saint et être conduit par lui. C’est ce que le Nouveau Testament fait apparaître très clairement dans la vie de l’Église primitive et dans l’enseignement des apôtres. C’est ce qui est mis en évidence aujourd’hui dans la fécondité et la croissance des Églises où les disciples de Jésus agissent avec confiance dans la puissance de l’Esprit Saint, dans la soumission et l’expectative.
Il n’y a ni Évangile véritable ou complet ni authentique mission biblique sans la personne, l’œuvre et la puissance de l’Esprit Saint. Nous prions pour un plus grand éveil à cette vérité biblique et pour que l’expérience qui en est faite soit une réalité dans toutes les parties du Corps du Christ dans le monde. Cependant, nous sommes conscients des nombreux abus et mascarades sous couvert de l’Esprit Saint, des nombreuses façons de pratiquer et de louer toutes sortes de phénomènes qui ne sont pas les dons de l’Esprit Saint tels qu’ils sont enseignés dans le Nouveau Testament. Nous avons grand besoin de davantage de discernement en profondeur, de mises en garde claires contre la tromperie, de dénonciation des manipulateurs frauduleux et égoïstes qui abusent de la puissance spirituelle pour leur propre enrichissement impie. Nous avons besoin par-dessus tout d’un enseignement et de prédications bibliques nourris, imprégnés d’humble prière, qui apporteront aux croyants ordinaires l’équipement nécessaire pour comprendre l’Évangile véritable et se réjouir en lui, ainsi que pour reconnaître et rejeter les faux évangiles.
Nous aimons la parole de Dieu qui se trouve dans les écrits des Ancien et Nouveau Testaments, et nous renvoyons l’écho du plaisir joyeux que le Psalmiste prend dans la Torah : « Moi, j’aime tes commandements plus que l’or… Oh ! que j’aime ta Loi ! » Nous recevons toute la Bible comme la parole de Dieu, inspirée par l’Esprit de Dieu, dite et écrite par des auteurs humains. Nous nous soumettons à son autorité suprême et unique, qui gouverne nos croyances et notre comportement. Nous témoignons de la puissance de la parole de Dieu pour accomplir son dessein de salut. Nous affirmons que la Bible est la parole écrite définitive de Dieu, qu’aucune autre révélation supplémentaire ne la surpasse, mais nous nous réjouissons également de ce que l’Esprit Saint illumine la pensée du peuple de Dieu pour que la Bible continue à dire la vérité de Dieu d’une manière actuelle aux peuples de toutes les cultures.
- La personne que révèle la Bible. Nous aimons la Bible comme une épouse aime les lettres de son époux, non pour le papier qu’elles sont, mais pour la personne qui s’exprime par ces lettres. La Bible nous donne la révélation que Dieu donne lui-même de son identité, de son caractère, de ses desseins et de ses actes. Elle est le principal témoin du Seigneur Jésus-Christ. En la lisant, nous le rencontrons avec beaucoup de joie par son Esprit. Notre amour de la Bible est une expression de notre amour de Dieu.
- L’histoire que raconte la Bible. La Bible raconte l’histoire universelle de la création, de la chute, de la rédemption au cours des âges et de la nouvelle création. Ce récit global nous donne une vision du monde cohérente et biblique et il façonne notre théologie. Au centre de ce récit, se trouvent les événements salvateurs clés que sont la croix et la résurrection du Christ, qui constituent le cœur de l’Évangile. C’est ce récit (dans l’Ancien et le Nouveau Testaments) qui nous dit qui nous sommes, notre raison d’être et où nous allons. Ce récit de la mission de Dieu définit notre identité, motive notre mission et nous garantit que la fin est entre les mains de Dieu. Ce récit doit façonner le souvenir et l’espérance du peuple de Dieu, et gouverner le contenu de son témoignage d’évangélisation, tel qu’il est transmis de génération en génération. Nous devons faire connaître la Bible par tous les moyens possibles, car son message est pour tous les habitants de la terre. Nous nous engageons donc à nouveau à la tâche continuelle de la traduction, de la dissémination et de l’enseignement des Écritures dans toutes les cultures et langues, y compris celles qui sont à prédominance orales ou non littéraires.
- La vérité qu’enseigne la Bible. La Bible nous enseigne, de ses premiers mots à ses derniers, tout le conseil de Dieu, la vérité que Dieu veut que nous connaissions. Nous nous y soumettons comme étant véritable et digne de foi dans tout ce qu’elle affirme, parce qu’elle est la parole du Dieu qui ne peut mentir et qui ne sera pas pris en défaut. Elle est claire et suffisante pour révéler le chemin du salut. Elle est le fondement de l’exploration et de la compréhension de toutes les dimensions de la vérité de Dieu.
Cependant, nous vivons dans un monde plein de mensonge et qui rejette la vérité. De nombreuses cultures font preuve d’un relativisme dominant qui nie qu’une quelconque vérité absolue existe et puisse être connue. Si nous aimons la Bible, nous devons nous lever pour défendre ses affirmations de vérité. Nous devons trouver des moyens renouvelés d’exprimer l’autorité biblique dans toutes les cultures. Nous renouvelons notre engagement à nous efforcer de défendre la vérité de la révélation divine comme faisant partie de notre labeur d’amour pour la parole de Dieu.
- La vie qu’exige la Bible. « La parole est toute proche de vous : elle est dans votre bouche et dans votre cœur, pour que vous l’appliquiez. » Jésus et Jacques nous appellent à entrer dans la cohorte de ceux qui ne se contentent pas d’écouter la parole, mais qui la mettent en pratique. La Bible dresse le portrait de la qualité de vie qui devrait caractériser le croyant et la communauté des croyants. Par Abraham, ainsi que par Moise, les psalmistes, les prophètes et la sagesse d’Israël, par Jésus et les apôtres, nous apprenons qu’un tel style de vie biblique comprend la justice, la compassion, l’humilité, l’intégrité, l’honnêteté, la vérité, la chasteté sexuelle, la générosité, la bonté, l’abnégation, l’hospitalité, le travail pour la paix, l’absence de vengeance, faire le bien, le pardon, la joie, le contentement et l’amour – le tout combiné dans une vie d’adoration, de louange et de fidélité envers Dieu.
Nous confessons que nous prétendons trop facilement aimer la Bible sans aimer la vie qu’elle enseigne : la vie d’une obéissance coûteuse à Dieu au travers du Christ. Pourtant « aucune présentation de l’Évangile n’est aussi éloquente qu’une vie transformée; rien ne ternit autant le message qu’une vie inconséquente. Il nous est demandé de nous conduire d’une manière digne de l’Évangile du Christ, et même de lui servir de parure, et d’en souligner la beauté par une vie de sainteté ». Par conséquent, pour l’amour de l’Évangile du Christ, nous renouvelons notre engagement à prouver notre amour pour la parole de Dieu en la croyant et lui obéissant. Il n’y a pas de mission biblique sans vie biblique.
Nous partageons la passion de Dieu pour son monde, nous aimons tout ce que Dieu a fait, nous nous réjouissons de la providence et de la justice de Dieu dans toute sa création, nous proclamons la bonne nouvelle à toute la création et à toutes les nations, et nous aspirons à voir se lever le jour où la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de Dieu comme l’eau couvre le fond des mers.
- Nous aimons le monde de la création de Dieu. Cet amour est plus qu’une affection sentimentale pour la nature (ce que la Bible n’ordonne nulle part). Il est bien loin d’une adoration panthéiste de la nature (ce que la Bible interdit formellement). Il est au contraire une mise en œuvre logique de notre amour pour Dieu par les soins apportés à ce qui lui appartient. « La terre et ses richesses appartiennent à l’Éternel. L’univers est à lui avec ceux qui l’habitent. » La terre est la propriété du Dieu que nous prétendons aimer et à qui nous cherchons à obéir. Plus simplement, nous prenons soin de la terre parce qu’elle appartient à celui que nous appelons Seigneur.
La terre est créée, soutenue et rachetée par le Christ. Nous ne pouvons prétendre aimer Dieu en abusant de ce qui, de droit par la création, la rédemption et l’héritage, appartient au Christ. Nous prenons soin de la terre et usons de ses ressources abondantes de façon responsable, non selon le raisonnement du monde séculier, mais par amour pour le Seigneur. Si Jésus est Seigneur de toute la terre, nous ne pouvons dissocier notre relation au Christ de la façon dont nous agissons vis-à-vis de la terre. En effet, proclamer ce que dit l’Évangile : « Jésus est Seigneur », c’est proclamer l’Évangile qui inclut la terre, puisque la seigneurie du Christ s’étend sur toute la création. Le soin de la création est ainsi un aspect de l’Évangile qui entre dans le cadre de la seigneurie du Christ.
Un tel amour pour la création de Dieu exige que nous nous repentions de la part que nous avons prise à la destruction, au gaspillage et à la pollution des ressources de la terre et de notre complicité à l’idolâtrie toxique du consumérisme. Au contraire, nous nous engageons à la responsabilité écologique urgente et prophétique, et nous soutenons les chrétiens dont l’appel missionnel particulier est tourné vers le plaidoyer et l’action en faveur de l’environnement, ainsi que ceux dont le mandat est de pourvoir au bien-être et aux besoins de l’humanité par l’exercice responsable de la domination et de la gestion. La Bible proclame le dessein rédempteur de Dieu pour la création. La mission intégrale consiste à discerner, proclamer et vivre la vérité biblique selon laquelle l’Évangile est la bonne nouvelle de Dieu, annoncée par la croix et la résurrection de Jésus-Christ, pour les personnes individuellement, et pour la société, et pour la création. Ces trois destinataires de l’Évangile sont brisés et souffrent à cause du péché ; tous trois sont inclus dans l’amour et la mission rédempteurs de Dieu ; tous trois doivent faire partie de la mission complète du peuple de Dieu.
- Nous aimons le monde des nations et des cultures. « À partir d’un seul homme, il a créé tous les peuples pour qu’ils habitent toute la surface de la terre. » La diversité ethnique est le don de Dieu dans la création et sera préservée dans la nouvelle création, quand elle sera libérée de nos divisions et de nos rivalités déchues. Notre amour pour tous les peuples est le reflet de la promesse de Dieu de bénir toutes les nations de la terre et de la mission de Dieu de créer pour lui-même un peuple formé de toute tribu, langue, nation et peuple. Nous devons aimer tout ce que Dieu a choisi de bénir, donc toutes les cultures. Historiquement, la mission chrétienne, bien qu’entachée par des échecs destructeurs, a été un instrument de protection et de préservation des cultures autochtones et de leur langage. L’amour selon Dieu inclut cependant aussi un discernement critique car toutes les cultures ne mettent pas seulement en évidence l’image positive de Dieu dans la vie humaine, mais aussi l’empreinte négative de Satan et du péché. Nous soupirons après la manifestation de l’Évangile incarné et enchâssé dans toutes les cultures, les rachetant de l’intérieur de sorte qu’elles puissent exposer la gloire de Dieu et la plénitude radieuse du Christ. Nous attendons avec impatience de voir la richesse, la gloire et la splendeur de toutes les cultures introduites dans la cité de Dieu, rachetées et purifiées de tout péché, venant enrichir la nouvelle création.
Un tel amour pour tous les peuples exige que nous rejetions les maux que sont le racisme et l’ethnocentrisme, et que nous traitions tous les groupes ethniques et culturels avec dignité et respect, sur la base de la valeur que Dieu leur accorde dans la création et la rédemption.
Un tel amour exige que nous cherchions à faire connaître l’Évangile parmi toutes les populations et cultures, en tout lieu. Aucune nation, juive ou païenne, n’est en dehors de la visée du Grand Ordre de mission. L’évangélisation est le débordement de cœurs remplis de l’amour de Dieu pour tous ceux qui ne le connaissent pas encore. Nous confessons avec honte qu’il y a encore de très nombreuses populations du monde qui n’ont pas encore entendu le message de l’amour de Dieu en Jésus- Christ. Nous renouvelons l’engagement qui a inspiré le Mouvement de Lausanne dès l’origine, à utiliser tous les moyens possibles pour annoncer l’Évangile à tous les peuples.
- Nous aimons le monde pauvre et souffrant. La Bible nous dit que le Seigneur a de l’amour pour tout ce qu’il a fait, soutient la cause des opprimés, aime l’étranger, nourrit l’affamé, soutient l’orphelin et la veuve. La Bible nous montre également que Dieu veut faire ces choses en passant par des êtres humains qui se consacrent à de tels actes. Dieu tient tout particulièrement pour responsables ceux qui, dans la société, sont placés à des postes de direction politique ou judiciaire, mais c’est tout le peuple de Dieu qui a reçu le commandement, par la loi et les prophètes, les Psaumes et la Sagesse, Jésus et Paul, Jean et Jacques, de refléter l’amour et la justice de Dieu par un amour et une justice pratique pour ceux qui sont dans le besoin.
Un tel amour pour les personnes pauvres exige que nous ne nous contentions pas d’aimer la miséricorde et les œuvres de compassion, mais que nous rendions aussi la justice en exposant à la lumière tout ce qui opprime et exploite le pauvre, et en nous y opposant. « Nous ne devons pas craindre de dénoncer le mal et l’injustice où qu’ils soient. » Nous confessons à notre honte que nous avons, sur ce sujet, échoué à partager la passion de Dieu, échoué à incarner l’amour de Dieu, échoué à refléter le caractère de Dieu et échoué à accomplir la volonté de Dieu. Nous renouvelons notre consécration à promouvoir la justice, qui comprend aussi la solidarité et le plaidoyer pour les personnes marginalisées et opprimées. Nous reconnaissons qu’un tel combat contre le mal possède une dimension de guerre spirituelle qui ne peut être livrée autrement que par la victoire de la croix et de la résurrection, dans la puissance de l’Esprit Saint et avec une prière constante.
- Nous aimons nos prochains comme nous-mêmes. Jésus a appelé ses disciples à obéir à ce commandement qui est le deuxième plus grand commandement de la loi, mais (dans le même chapitre) il a ensuite radicalement approfondi l’ordre d’« aimer l’étranger comme toi-même » en « aimez vos ennemis ». Un tel amour pour le prochain exige que ce soit le cœur même de l’Évangile qui, en obéissance au commandement du Christ et en suivant son exemple, motive les réponses que nous apportons à tous ceux qui nous entourent. Un tel amour du prochain s’étend à ceux qui professent d’autres religions, ainsi qu’à ceux qui nous haïssent, nous calomnient et nous persécutent, voire nous tuent. Jésus nous a appris à répondre au mensonge par la vérité, à ceux qui font le mal par des actes de bonté, de miséricorde et de pardon, à la violence et au meurtre contre ses disciples par le sacrifice de soi, de manière à attirer tout le monde à lui et à briser la chaîne du mal. Nous rejetons énergiquement l’usage de la violence dans la propagation de l’Évangile et nous renonçons à la tentation des représailles et de la vengeance contre ceux qui nous font du tort. Une telle désobéissance est incompatible avec l’exemple et l’enseignement du Christ et du Nouveau Testament. Parallèlement, notre devoir aimant à l’égard de nos prochains qui souffrent exige de nous que nous cherchions la justice en leur nom par un appel approprié aux autorités légales et étatiques qui agissent comme des serviteurs de Dieu en punissant ceux qui font le mal.
- Le monde que nous n’aimons pas. Le monde de la bonne création de Dieu est devenu le monde de la rébellion humaine et satanique contre Dieu. Nous avons reçu le commandement de ne pas aimer ce monde de désirs pécheurs, de cupidité et d’orgueil humain. Nous confessons avec douleur que ce sont exactement ces mêmes marques de mondanité qui défigurent si souvent notre présence chrétienne et contredisent notre témoignage de l’Évangile.
Nous renouvelons notre engagement à ne pas flirter avec le monde déchu et ses passions éphémères, mais à aimer le monde entier comme Dieu l’aime. C’est pourquoi nous aimons le monde avec une sainte impatience de voir la rédemption et le renouvellement de toute la création et de toutes les cultures dans le Christ, le rassemblement du peuple de Dieu de toutes les nations jusqu’aux extrémités de la terre, et la fin de toute destruction, pauvreté et inimitié.
Disciples de Jésus, nous sommes un peuple de l’Évangile. Le cœur de notre identité est notre passion pour la bonne nouvelle biblique de l’œuvre salvatrice de Dieu par Jésus-Christ. Nous sommes unis par notre expérience de la grâce de Dieu dans l’Évangile et par notre motivation à faire connaître l’Évangile de la grâce jusqu’aux extrémités de la terre, par tous les moyens possibles.
- Nous aimons la bonne nouvelle dans un monde de mauvaises nouvelles. L’Évangile traite des effets désastreux du péché, des échecs et des besoins humains. Les êtres humains se sont rebellés contre Dieu, ont rejeté l’autorité de Dieu et ont désobéi à sa parole. Dans cet état de péché, nous sommes aliénés de Dieu, ainsi que les uns des autres et de l’ordre créé. Le péché mérite la condamnation de Dieu. Ceux qui refusent de se repentir et « qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus […] auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur ». Les effets du péché et de la puissance du mal ont corrompu toutes les dimensions de la personne humaine (spirituelle, physique, intellectuelle et relationnelle). Ils se sont répandus dans la vie culturelle, économique, sociale, politique et religieuse dans toutes les cultures et toutes les générations de l’histoire. Ils ont causé une misère incalculable à l’espèce humaine et des dommages considérables à la création de Dieu. Sur cette sombre toile de fond, l’Évangile biblique brille vraiment comme une très bonne nouvelle.
- Nous aimons l’histoire que raconte l’Évangile. L’Évangile annonce comme une bonne nouvelle les événements historiques de la vie, la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth. Il est le fils de David et le roi messianique promis. En tant que tel, Jésus est le seul par qui Dieu a établi son royaume et agi pour le salut du monde, permettant à toutes les nations de la terre d’être bénies, comme il l’avait promis à Abraham. Paul définit l’Évangile en énonçant : « Le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures ; il a été mis au tombeau, il est ressuscité le troisième jour, comme l’avaient annoncé les Écritures. Il est apparu à Pierre, puis aux Douze. » L’Évangile déclare que, sur la croix du Christ, Dieu a pris sur lui-même, dans la personne de son Fils et à notre place, le châtiment que notre péché mérite. Par le même grand acte salvateur, achevé, justifié et proclamé par la résurrection, Dieu a remporté la victoire décisive sur Satan, la mort et les puissances du mal, nous a libérés de leur emprise et de la peur, et a assuré leur destruction ultime. Dieu a accompli la réconciliation des croyants avec lui-même et les uns avec les autres, transcendant toutes les frontières et inimitiés. Par la croix, Dieu a aussi accompli son dessein de réconciliation ultime de toute la création et, par la résurrection corporelle de Jésus, il nous a donné les prémices de la nouvelle création. « Dieu était en Christ, réconciliant les hommes avec lui-même. » Combien nous aimons l’histoire de l’Évangile !
- Nous aimons l’assurance qu’apporte l’Évangile. Ce n’est que par la foi dans le Christ seul que nous sommes unis au Christ par l’Esprit Saint et que nous sommes, dans le Christ, déclarés justes devant Dieu. Étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu et n’avons plus à affronter la condamnation. Nous recevons le pardon de nos péchés. Nous sommes nés de nouveau à une espérance vivante, en partageant la vie de résurrection du Christ. Nous sommes adoptés comme cohéritiers avec le Christ. Nous devenons citoyens du peuple de l’alliance de Dieu, membres de la famille de Dieu et demeure de Dieu. Ainsi, par la foi dans le Christ, nous avons une pleine assurance du salut et de la vie éternelle, car notre salut ultime ne dépend pas de nous, mais de l’œuvre du Christ et de la promesse de Dieu. « Rien ne pourra nous arracher à l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur. » Combien nous aimons la promesse de l’Évangile !
- Nous aimons la transformation que produit l’Évangile. L’Évangile est la puissance de Dieu qui est à l’œuvre dans le monde pour transformer la vie. « C’est la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient. » La foi est le seul moyen de recevoir les bénédictions et l’assurance de l’Évangile. Cependant, la foi qui sauve ne reste jamais seule, elle est forcément mise en évidence par l’obéissance. L’obéissance chrétienne est « une foi qui se traduit par des actes inspirés par l’amour ». Nous ne sommes pas sauvés par les bonnes œuvres, mais, ayant été sauvés par la seule grâce, nous sommes « créés pour une vie riche d’œuvres bonnes ».
« La foi, si elle ne se manifeste pas par des actes, elle est morte. » Paul a compris que la transformation éthique que produit l’Évangile est l’œuvre de la grâce de Dieu : la grâce qui a réalisé notre salut lors de la première venue du Christ et la grâce qui nous enseigne à vivre conformément à l’éthique en vue de sa deuxième venue. Pour Paul, « obéir à l’Évangile » signifiait à la fois faire confiance à la grâce et se laisser enseigner par la grâce. L’objectif missionnel de Paul était d’amener tous les peuples « à lui obéir en croyant ». Ce langage, qui relève fortement de l’alliance, nous rappelle Abraham. Abraham fit confiance à la promesse de Dieu, cela a été porté à son crédit par Dieu qui l’a déclaré juste. Abraham a ensuite obéi à l’ordre de Dieu comme démonstration de sa foi. « Par la foi, Abraham a obéi. » La repentance et la foi en Jésus-Christ sont les premiers actes d’obéissance auxquels appelle l’Évangile. Une obéissance continuelle aux commandements de Dieu est le style de vie dont l’Évangile de la foi nous rend capables, par l’Esprit Saint qui nous sanctifie. L’obéissance est ainsi la preuve vivante de la foi qui sauve et elle en est le fruit vivant. L’obéissance est également le test de notre amour pour Jésus. « Celui qui m’aime vraiment, c’est celui qui retient mes commandements et les applique. » « Voici comment nous savons que nous connaissons le Christ : c’est parce que nous obéissons à ses commandements. » Combien nous aimons la puissance de l’Évangile !
Le peuple de Dieu est constitué de toutes les personnes de toutes les époques et de toutes les nations que, dans le Christ, Dieu a aimées, choisies, appelées, sauvées et sanctifiées pour être un peuple qui lui appartienne en propre, pour partager la gloire du Christ comme citoyens de la nouvelle création. Faisant donc partie de ceux que Dieu a aimés de toute éternité et tout au long de notre histoire agitée et rebelle, nous avons reçu le commandement de nous aimer les uns les autres. Car « puisque Dieu nous a tant aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres » et par conséquent « suivre l’exemple de [notre] Père » et vivre une vie « dirigée par l’amour, comme cela a été le cas pour le Christ : il nous a aimés et a livré lui-même sa vie à Dieu pour nous ». Un tel amour est la première preuve d’obéissance à l’Évangile, l’expression indispensable de notre soumission à la seigneurie du Christ et un moteur puissant de la mission mondiale.
- L’amour appelle à l’unité. Le commandement que Jésus a donné à ses disciples de s’aimer les uns les autres est lié à la prière qu’il a faite pour qu’ils soient un. Le commandement et la prière sont tous deux missionnels : « à ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples », et « pour que le monde croie que c’est toi [le Père] qui m’as envoyé ». Une caractéristique puissante et convaincante de la vérité de l’Évangile réside dans le fait que les croyants chrétiens sont unis dans l’amour en dépit des barrières que constituent les divisions invétérées du monde : barrières de race, de couleur, d’appartenance sexuelle, de classe sociale, de privilège économique ou d’obédience politique. Par contre, peu de chose détruit autant notre témoignage que le fait que des chrétiens reflètent et amplifient les mêmes divisions entre eux. Nous recherchons de toute urgence un nouveau partenariat mondial au sein du Corps du Christ, reliant tous les continents, enraciné dans un profond amour mutuel, une soumission mutuelle et un partage économique spectaculaire sans paternalisme ni dépendance malsaine. Et nous le recherchons non seulement comme preuve de notre unité dans l’Évangile, mais aussi par amour pour le nom du Christ et pour la mission de Dieu dans le monde entier.
- L’amour appelle à l’honnêteté. L’amour dit la vérité avec grâce. Personne n’a davantage aimé le peuple de Dieu que les prophètes et Jésus. Cependant nul autre qu’eux ne l’a mis plus honnêtement en face de la vérité de ses échecs, de son idolâtrie et de sa rébellion contre le Seigneur qui avait conclu une alliance avec lui. En agissant ainsi, ils ont appelé le peuple de Dieu à la repentance, pour qu’il puisse être pardonné et restauré en vue de servir la mission de Dieu. La même voix d’amour prophétique doit être entendue aujourd’hui, pour la même raison. Notre amour pour l’Église de Dieu souffre devant la laideur en nous qui défigure tellement le visage de notre cher Seigneur Jésus-Christ et voile sa beauté au monde : ce monde qui a si désespérément besoin d’être attiré à lui.
- L’amour appelle à la solidarité. S’aimer les uns les autres, c’est en particulier prendre soin de ceux qui sont persécutés et en prison pour leur foi et leur témoignage. Si un membre du corps souffre, tout le corps souffre avec lui. Tous, comme Jean, nous partageons « la détresse, le Royaume et la persévérance dans l’union avec Jésus ». Nous prenons l’engagement de prendre part à la souffrance des membres du corps du Christ dans le monde entier, par des informations, la prière, le plaidoyer et d’autres moyens de soutien. Cependant, nous considérons la part que nous prenons non uniquement comme un exercice de pitié, mais comme une aspiration à apprendre ce que l’Église souffrante peut enseigner et apporter aux parties du corps du Christ qui ne souffrent pas de la même manière. Nous avons été avertis de ce que l’Église qui se complaît dans sa richesse et son autosuffisance peut, comme celle de Laodicée, être l’Église que Jésus considère comme la plus aveugle à sa propre pauvreté et de qui il se sent comme étranger derrière la porte.
Jésus appelle tous ses disciples à former ensemble une seule famille parmi les nations, une communauté réconciliée où toutes les barrières de péché sont brisées par la grâce de la réconciliation. Cette Église est une communauté de grâce, d’obéissance et d’amour dans la communion de l’Esprit Saint, où les attributs glorieux de Dieu et les caractéristiques de grâce du Christ se reflètent et où la sagesse multicolore de Dieu est mise en évidence. L’Église qui est l’expression actuelle la plus vive du royaume de Dieu, est la communauté des êtres réconciliés qui ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour le Sauveur qui les a aimés et qui s’est livré lui-même pour eux.
Nous avons pris un engagement pour la mission mondiale, parce qu’elle est centrale pour notre compréhension de Dieu, de la Bible, de l’Église, de l’histoire humaine et de l’avenir final. Toute la Bible révèle la mission de Dieu : conduire tout ce qui est au ciel et tout ce qui est sur la terre à être unis sous le gouvernement du Christ, en les réconciliant par le sang de sa croix. En accomplissant sa mission, Dieu transformera la création brisée par le péché et le mal en une nouvelle création où il n’y aura plus ni péché ni malédiction. Dieu accomplira la promesse qu’il avait faite à Abraham de bénir toutes les nations de la terre, grâce à l’Évangile de Jésus, le Messie, la descendance d’Abraham. Le monde fracturé des nations qui sont disséminées par la condamnation de Dieu sera transformé par Dieu en une nouvelle humanité rachetée par le sang du Christ de toute tribu, nation et langue et qui sera rassemblée pour adorer notre Dieu et Sauveur. Dieu détruira le règne de la mort, de la corruption et de la violence quand le Christ reviendra établir son règne éternel de vie, de justice et de paix. Alors Dieu, Emmanuel, habitera avec nous et le royaume du monde deviendra le royaume de notre Seigneur et de son Christ, et il régnera d’éternité en éternité.
- La part que nous prenons à la mission de Dieu. Dieu appelle son peuple à participer à sa mission. L’Église de toutes les nations s’inscrit en continuité avec le peuple de Dieu de l’Ancien Testament, par l’intermédiaire de Jésus le Messie. Avec lui, nous avons été appelés au travers d’Abraham et chargés d’être une bénédiction et une lumière pour les nations. Avec lui, nous devons être façonnés et enseignés, par la loi et les prophètes, pour devenir une communauté de sainteté, de compassion et de justice dans un monde de péché et de souffrance. Nous avons été rachetés par la croix et la résurrection de Jésus-Christ, et nous avons reçu la puissance de l’Esprit Saint pour rendre témoignage de ce que Dieu a fait dans le Christ. L’Église existe pour adorer et glorifier Dieu de toute éternité et pour prendre part à la mission de transformation engagée par Dieu dans le cours de l’histoire. Notre mission dérive entièrement de la mission de Dieu, elle s’adresse à la totalité de la création de Dieu et elle est centrée et enracinée dans la victoire rédemptrice de la croix. Voilà le peuple auquel nous appartenons, dont nous confessons la foi et partageons la mission.
- L’intégrité de notre mission. La source de toute notre mission est ce que Dieu a fait dans le Christ pour la rédemption du monde entier, comme la Bible le révèle. Notre tâche d’évangélisation consiste à faire connaître cette bonne nouvelle à toutes les nations. Le contexte de toute notre mission est le monde où nous vivons, le monde de péché, de souffrance, d’injustice et de désordre dans la création, où Dieu nous envoie pour aimer et servir pour l’amour du Christ. Toute notre mission doit donc refléter l’intégration de l’évangélisation et l’engagement convaincu dans le monde, les deux étant commandés et insufflés par la totalité de la révélation biblique de l’Évangile de Dieu.
L’évangélisation elle-même est la proclamation du Christ historique et biblique comme Sauveur et Seigneur, ayant pour but de persuader les hommes à venir personnellement à lui pour être réconciliés avec Dieu. […] L’obéissance au Christ, l’intégration à son Église et un service responsable dans le monde sont les conséquences de l’évangélisation. […] Nous affirmons que l’évangélisation et l’engagement sociopolitique font tous deux partie de notre devoir chrétien. Tous les deux sont l’expression nécessaire de notre doctrine de Dieu et de l’homme, de l’amour du prochain et de l’obéissance à Jésus-Christ. […] Le salut dont nous nous réclamons devrait nous transformer totalement dans notre façon d’assumer nos responsabilités personnelles et sociales. La foi sans les œuvres est morte.
La mission intégrale est la proclamation et la mise en pratique de l’Évangile. Il ne s’agit pas simplement de faire en même temps de l’évangélisation et de l’action sociale. Au contraire, dans la mission intégrale, notre proclamation a des conséquences sociales parce que nous appelons à l’amour et à la repentance dans tous les domaines de la vie. Et par ailleurs, notre implication sociale a des conséquences d’évangélisation, puisque nous témoignons de la grâce transformatrice de Jésus-Christ. Si nous ignorons le monde, nous trahissons la Parole de Dieu qui nous envoie dans le monde. Si nous ignorons la Parole de Dieu, nous n’avons rien à apporter au monde.
Nous affirmons notre engagement à l’exercice intégral et dynamique de toutes les dimensions de la mission à laquelle Dieu appelle son Église.
- Dieu nous commande de faire connaître à toutes les nations la vérité de la révélation de Dieu et l’Évangile de la grâce salvatrice de Dieu par Jésus-Christ, en appelant tout être humain à la repentance, la foi, le baptême et une vie de disciple obéissant.
- Dieu nous commande de refléter son propre caractère par une sollicitude pleine de compassion envers ceux qui sont dans le besoin et à démontrer les valeurs et la puissance du royaume de Dieu en luttant pour la justice et la paix et en prenant soin de la création de Dieu.
En réponse à l’amour sans limite de Dieu pour nous dans le Christ et dans un débordement d’amour pour lui, nous nous consacrons à nouveau, avec l’aide de l’Esprit Saint, à obéir en tout point à ce que Dieu commande, dans une humilité faite d’abnégation, dans la joie et avec courage. Nous renouvelons cette alliance avec le Seigneur, le Seigneur que nous aimons parce qu’il nous a aimés le premier.
Le Secours Protestant
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Après avoir partagé l’histoire du Bon Samaritain, Jésus s’adresse à son interlocuteur en disant : « Va et fais de même. »
Telle est la mission du Secours Protestant : suivre l’exemple du Christ en aidant ceux qui sont dans le besoin et en proclamant l’espérance de l’Évangile.
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